Transformation numérique, crises répétées, nouvelles attentes des salariés, bataille pour les talents, exigences RSE renforcées… Face à l’incertitude, tout pousse les entreprises à vouloir gagner en souplesse et en réactivité. Elles sont donc de plus en plus nombreuses à s’intéresser à de nouveaux modes de management et d’organisation (NMMO) : lean durable, méthodes agiles, holacratie, entreprise libérée, organisation opale, entreprise à mission, etc.
Nouveaux ? Pas vraiment ! Ces modèles, qui visent à renforcer le pouvoir d’agir d’équipes autonomes, puisent dans des courants anciens et présentent un socle commun sous la diversité des appellations. S’ils suscitent un intérêt toujours renouvelé, ils sont cependant difficiles à implanter et à pérenniser, même chez les plus convaincus. Pour ne pas céder aux effets de mode, il est nécessaire de les déployer, en veillant à la prise en compte de leurs effets sur les personnes et sur le travail « réel ».
Combinant analyse théorique, étude des pratiques réelles et guide opérationnel, l’ouvrage de Suzy Canivenc plaide pour une innovation sociale patiente. Plutôt que de chercher à copier des « modèles » clés en main, il faut prendre le temps de les adapter finement aux caractéristiques de chaque organisation, en faisant participer les acteurs de terrain à leur conception et à leur déploiement. La démarche doit rester expérimentale, autorisant les corrections à partir du retour des acteurs et de l’observation de ce qui se passe sur le terrain. Les directions devront particulièrement veiller à la cohérence entre les principes affichés et les pratiques réellement mises en œuvre, au risque sinon d’être taxées d’hypocrisie organisationnelle et de rompre la confiance avec les salariés.
Reconnue pour sa clarté pédagogique, cette synthèse permet de saisir la profondeur historique, théorique et empirique des évolutions managériales contemporaines. Elle offre ainsi aux entreprises des clés pour adapter ces formes organisationnelles à leurs spécificités.